Votations du 7 mars. Déception à peine voilée.
Les Jurassien·ne·s refusent l’accord de libre-échange avec l’Indonésie et la loi sur l’E-ID. En revanche, ils acceptent l’initiative anti-burqa. Les Vert·es jurassien·ne·s ne cachent pas leur déception face au résultat de cette dernière, mais ils se réjouissent que le peuple jurassien ait refusé les deux autres sujets soumis au vote. Au niveau national, cela n’aura pas suffi pour écarter l’accord de libre-échange. Toutefois, le faible pourcentage en faveur du OUI est un signal clair pour les prochains accords de libre-échanges à négocier.
- ACCORD DE LIBRE-ÉCHANGE AVEC L’INDONÉSIE
Les Vert·es jurassien·nes regrettent que l’accord avec l’Indonésie ait été accepté au niveau national. Ils vont désormais suivre de très près sa mise en œuvre et demanderont des améliorations s’il ne tient pas ses promesses. Ce résultat n’est pas un chèque en blanc permettant au Conseil fédéral de conclure de nouveaux accords sans égard aux droits humains ni à la protection de l’environnement. Au contraire : les partisan·es de l’accord avec l’Indonésie sont tenu·es de veiller à ce qu’aucun nouvel accord ne soit en-deçà de celui-ci. Cette question va se poser prochainement pour l’accord avec le Mercosur. Les Vert·es ont déjà décidé de le combattre par référendum s’il ne comporte aucune règle contraignante sur la durabilité, dotées de mécanismes de contrôle et de sanctions. Sans dispositions contraignantes et applicables pour protéger la population, les animaux et l’environnement, cet accord n’a guère de chance en votation. En l’état actuel, l’accord avec le Mercosur ne remplit pas ces exigences, raison pour laquelle les Vert·es requièrent qu’il soit renégocié.
- E-ID
Les Vert·es jurassien·nes notent avec satisfaction que la population a clairement rejeté la privatisation de l’identité électronique (e-ID), donnant ainsi à l’État le mandat de fournir une e-ID : la population ne veut pas d’un pseudo-marché pour s’identifier numériquement. Il s’agit de créer une e-ID dont l’État assume l’entière responsabilité. Les Suisses veulent un État moderne, qui assume la responsabilité de ses services numériques au lieu de les déléguer. C’est le fondement d’une Suisse capable d’agir à l’ère numérique du 21e siècle. Il faut maintenant élaborer sans tarder un nouveau projet d’identité électronique, car tout le monde s’est exprimé en sa faveur durant la campagne. Les Vert·es jurassien·nes veilleront à ce que la nouvelle loi réduise au minimum les risques sécuritaires et donne tout son poids à la protection des données : il convient de concevoir une e-ID étatique sobre en données et décentralisée, incluant dès le départ la possibilité d’une signature numérique, permettant de la rattacher à de nombreux champs d’application intéressants.
- INTERDICTION DE LA BURQA
Il est décevant que la politique-spectacle de l’UDC ait à nouveau réussi à monter la population contre une minorité. Nous continuerons à défendre les droits des musulmanes, comme de tout membre d’une communauté religieuse, exactement comme le vivre-ensemble et le respect dû à chaque être humain.
L’interdiction de dissimuler son visage, inscrite dans la Constitution, exclut les femmes concernées et punit désormais celles qui ne le font pas volontairement. Nous veillerons à ce que les milieux politiques s’attaquent aux vrais problèmes de l’égalité, comme la violence envers les femmes ou de meilleures opportunités de formation. Les cantons sont chargés de mettre en œuvre cette interdiction. Les Vert·es Jurassien·ne·s s’engageront afin que notre canton le fasse de manière sensée. L’égalité est encore un vaste chantier. Au lieu de faire de la politique-spectacle, il conviendrait de soutenir les revendications vertes, celles-ci contribuant réellement à l’égalité et au vivre-ensemble : davantage de structures d’accueil pour les femmes, l’égalité salariale entre les genres, lutte contre la violence domestique et sexuelle ou pour un accueil extrafamilial abordable.
Les Vert·es jurassien·nes
- Céline Robert-Charrue Linder & Pauline Godat – Coprésidentes – le 07.03.2021