Fukushima, il y a dix ans !
Le 11 mars 2011, un énorme tsunami touche la côte est du Japon tenant le monde entier en haleine, sachant que les cœurs de trois des six réacteurs de Fukushima-Daiichi sont en fusion. La catastrophe coûte la vie à de nombreuses personnes et cause un accident nucléaire qui, dix ans après, n’est pas sous contrôle et dont la radioactivité n’est toujours pas confinée. Les eaux stockées sur le site contiennent des quantités impressionnantes de tritium, mais aussi du césium 137 et 134 ainsi que du strontium. Les autorités japonaises préconisent de les rejeter dans l’océan Pacifique.
Triste anniversaire
Cette commémoration est l’occasion de rappeler l’extrême dangerosité du nucléaire. Il faut savoir qu’il y a dix ans, les vents ont conduit les nuages radioactifs vers le Pacifique. Une autre direction du vent aurait signifié la fin du Japon, selon le chef d’État de l’époque, Naoto Kan.
Cet accident, dans un pays à haute capacité technologique, a créé une onde de choc, en Suisse également. Le Conseil fédéral a alors décidé que plus aucune centrale nucléaire ne serait construite dans le pays. Pourtant, en novembre 2016, le peuple suisse refuse une initiative fédérale pour une sortie programmée du nucléaire. À relever que les cantons romands l’ont acceptée, avec 57,5% pour le Jura.
Centre-ville de Namie près de Fukushima. Autrefois ville de 22 000 habitants, c’est à présent une ville fantôme.
En Suisse, il reste quatre réacteurs en activité, dont deux à Beznau, qui date de 1969 et qui est la plus vieille centrale nucléaire au monde encore en service. Sortir du Nucléaire Suisse romande a publié en mai 2019, une étude sur les conséquences d’un accident nucléaire dans notre pays en simulant un accident sur les quatre centrales suisses et la centrale française du Bugey. Ces simulations sont fondées sur des données météorologiques réelles, avec la question « Où iriez-vous en cas de catastrophe nucléaire ? », puisque la Suisse est un pays densément peuplé.
Les Vert·es jurassien·ne·s sont très engagé·e·s pour la sortie du nucléaire, que ce soit durant les campagnes de votations ou au Parlement jurassien. Plusieurs de leurs interventions sur ce sujet ont été acceptées par le plenum, notamment une motion et une résolution qui demandaient la fermeture de Mühleberg et de Fessenheim, deux centrales proches du territoire cantonal et … aujourd’hui fermées !
Début 2021, un parti politique suisse demandait la construction d’une centrale de dernière génération pour 2030. Cela est impensable pour les Vert·es jurassien·ne·s qui continueront de lutter contre cette énergie qui n’a rien de propre ni de sûr et qui, après des années de mensonges des exploitants et des promoteurs, révèle qu’elle est une des plus chères sur le marché.
Pour les Vert·e·s jurassien·ne·s
- Erica Hennequin – le 3 mars 2021
- Membre du bureau politique
- Membre du comité « Sortir du Nucléaire Suisse romande »