Oui à l’initiative d’allègement social des primes

 La hausse des primes d’assurance-maladie fait partie, à côté du réchauffement climatique, des principales préoccupations de la population. Pas étonnant, puisqu’aussi bien les émissions globales de CO2 que les primes ont pris l’ascenseur au cours de ces 3 dernières décennies.

Les primes d’assurance-maladie ont plus que doublé ces 25 dernières années et augmenté plus rapidement que les salaires, les rentes ou les réductions de prime. Conséquences ? Pour de nombreuses personnes, et notamment pour les classes moyennes, les primes grèvent lourdement le budget : quelque 400’000 d’entre elles sont mises en poursuite par les caisses-maladie chaque année ! Or, ni le Conseil fédéral, ni le Parlement, ni les Cantons ne bougent. Au lieu d’instaurer des primes en fonction du revenu et de la fortune ou d’augmenter le financement étatique de la santé, une part toujours plus grande des coûts sont financés via la prime antisociale par tête. Et, de plus en plus de cantons se déchargent de leur responsabilité de réduire davantage les primes. A moyen terme, il faut changer de modèle pour assurer un financement social de la santé. La Suisse peut se permettre d’avoir une excellente couverture sanitaire, pour autant que son coût soit équitablement réparti. Les primes antisociales par tête doivent être remplacées par des primes liées au revenu et à la fortune. Ces dernières soulageraient durablement une grande partie de la population et notre système sanitaire serait financé – tout comme l’AVS – par l’ensemble de la population en fonction des possibilités économiques de chacun-e. L’acceptation de l’initiative d’allègement des primes déchargerait enfin les ménages : à l’avenir, les primes ne devraient pas dépasser 10% de leur budget, comme l’avait d’ailleurs promis le Conseil fédéral en 1996, en instaurant l’assurance-maladie obligatoire.

 

Non à l’initiative « Pour des primes plus basses. Frein aux coûts dans le système de santé (initiative pour un frein aux coûts) »

Les Vert-e-s Jura appellent à rejeter massivement l’initiative « Pour un frein aux coûts ». Bien sûr, les primes maladie sont une charge de plus en plus insupportable pour beaucoup, et les Vert-e-s veulent lutter pour des primes abordables et un financement plus équitable des soins médicaux.

L’initiative du Centre, par contre, veut diminuer les coûts par une diminution de la qualité des soins, au détriment des patients, en dirigeant le système de santé vers une médecine à deux vitesses, les soins de qualité devenant inaccessibles aux moins favorisés. La population risque de faire face à un rationnement des soins ou de devoir payer pour des actes médicaux qui sont actuellement à charge de l’assurance, et le personnel soignant sera encore plus sous pression.

La vision défendue par l’initiative est simpliste, parce qu’elle n’a que l’économie comme boussole. Elle veut que le niveau des soins soit limité en fonction de la conjoncture économique uniquement, en laissant de côté des aspects bien plus importants : l’âge de la population, l’évolution médicale en particulier sont totalement absents de l’équation que fait le Centre ! Même le Conseil fédéral le constate : le contre-projet indirect qu’il oppose à l’initiative permet de mieux prendre en compte ces éléments essentiels. Il faut donc continuer à défendre une vision plus sociale du financement des soins : caisse unique, règlementation des prix des médicaments et des salaires des dirigeants et, dans l’immédiat, oui à l’initiative d’allègement des primes. Mais la solution ne viendra pas de l’initiative du Centre : elle ne propose pas de solution concrète et ne garantit aucun autre résultat qu’un risque d’accroitre les inégalités. NON à l’initiative pour un frein aux coûts.

  • Les Vert-e-s Jura – Le 27 mai 2024
Certaines personnes aujourd’hui tardent à se faire soigner pour des raisons financières. Une réorganisation de la LAMAL est nécessaire pour garantir une qualité des soins à chacun-e.
Sonia Burri-Schmassmann, Membre de la direction des Vert-e-s Jura