La Suisse est un pays alpin qui, par sa situation géographique, connaît une augmentation des températures moyennes deux fois plus élevée que dans le reste du monde. Les événements climatiques extrêmes, les sécheresses, les bouleversements météorologiques et la fonte des glaciers s’accélèrent. Le coût des dégâts climatiques se chiffre déjà, pour notre pays, à plusieurs milliards de francs et celui des mesures d’adaptation à des centaines de millions de francs par an. Plus nous attendons, plus les dommages causés par le changement climatique seront graves et coûteront cher à la société. 

Ces dernières années, le canton du Jura subit également des records de température jamais égalés depuis le début des mesures. Le cumul d’épisodes extrêmes a pris des allures de catastrophe naturelle lorsque des centaines d’hectares de forêt de hêtres ont séché sur pied et péri en 2019. D’importants travaux de reconstitution forestière ont été entrepris mais on peut encore observer par endroit des forêts d’arbres secs. Catastrophe naturelle également avec les inondations à répétition, notamment à Alle qui a été touché pas moins de six fois en un mois durant l’été 2021. Le 5 mai dernier, une partie du village a à nouveau été envahi par un torrent de boue. D’autres phénomènes érosifs massifs sont notés à Porrentruy, Coeuve, Damphreux, Bonfol, ou Vendlincourt. Avec le ruissellement, notamment sur les cultures sarclées, les pertes de terre arable sont importantes. Mais paradoxalement à ces inondations, le Jura, en tant que région karstique, est particulièrement exposé au manque d’eau, et le peu de précipitations de ce début d’année inquiète car normalement les ressources d’eau souterraines se rechargent en hiver. Et la pluie de ces dernières semaines, qui est essentiellement absorbée par la végétation, ne suffit pas à rattraper ce manque hivernal. 

L’eau est une ressource vitale. Pour la partie du monde la plus privilégiée dont nous faisons partie, elle est considérée comme une ressource inépuisable, tandis que d’autres se démènent pour en obtenir à peine quelques litres. Selon les projections des Nations Unies, l’eau pourrait devenir ces prochaines années un bien plus précieux que le pétrole. D’ici 2030, si l’on n’agit pas, le manque d’eau devrait affecter près de 40% de la population mondiale, exacerbant les tensions autour de l’accès à l’eau douce. 

L’inaction coûte cher, il faut donc agir. La loi climat, en ancrant l’objectif de zéro émission nette de gaz à effet de serre d’ici 2050, permet à la Suisse de prendre ses responsabilités et d’enfin respecter ses engagements pris en 2015 dans le cadre des Accords de Paris. En votant cette loi importante, notre pays y contribuera par des mesures concrètes et des objectifs intermédiaires et quantifiables. Si la population sait exactement de quoi il en retourne, elle s’appropriera cette loi essentielle et vitale pour l’humain et la biodiversité. 

Pour ces raisons, il est crucial, le 18 juin, pour notre avenir, pour celui de nos enfants, de voter OUI à la loi pour le climat.

  • Céline Robert-Charrue Linder. Co-présidente des Vert-e-s Jura

Les Vert-e-s Jura

Le 16 mai 2023

L’inaction coûte cher. Plus nous attendons pour agir, plus les catastrophes nous seront préjudiciables. C’est pour cela que nous devons ancrer la protection du climat dans la loi helvétique.
Céline Robert-Charrue, Co-présidente des Vert-e-s Jura